Le plastique est massivement utilisé : faible coût, hermétique, isolant, élastique et très résistant, il semble idéal. Pour ces raisons, la production de plastique est passée de 1.5 millions de tonnes en 1950 à plus de 322 millions de tonnes en 2015. Pourtant, le plastique est très polluant, dès sa production, via la pétrochimie qui représente 30% du pétrole consommé, mais également lorsqu’il devient déchet. 

Le plastique ainsi jeté est un danger pour la faune et la flore, notamment marines. Ses composés chimiques se diffusent dans l’environnement et contaminent les sols et les réserves d’eau. Nous sommes directement touchés par notre propre pollution. L’usage unique d’une grande partie des plastiques est l’un des principaux responsables de cette pollution. Le meilleur déchet est celui que l’on ne produit pas. Mais comment remplacer le plastique

En 2018, la Commission Européenne a adopté la première stratégie européenne sur les matières plastiques, qui s’inscrit dans le cadre de la transition vers une économie circulaire. Les objectifs de cette stratégie sont notamment : la réduction de la consommation de plastique à usage unique, l’augmentation du recyclage et la limitation de l’utilisation intentionnelle de micro plastiques. En France, la loi EGalim en son article 28 réglemente l’utilisation des plastiques. 

Codifié à l’article L.541-10-5 du Code de l’Environnement, trois points sont évoqués : l’interdiction des ustensiles en plastique à usage unique, l’interdiction des bouteilles d’eau plate en plastique, l’interdiction des contenants alimentaires en plastique.

Diversité des problèmes, diversité des solutions :  À ce jour, il n’existe pas de matériau universel qui puisse pallier au plastique, il faut donc traiter le problème au cas par cas. Il faut trouver un juste milieu entre l’impact environnemental d’un produit et les propriétés recherchées. 

L’interdiction des ustensiles en plastique à usage unique

Pour qui ? Tout type de restauration 

Quand ? Au plus tard le 1er janvier 2020

Précision réglementaire : certains matériaux alternatifs au plastique peuvent être considérés comme des fournitures innovantes et entrent dans le cadre de l’expérimentation lancée fin 2018 pour 3 ans permettant de déroger aux obligations de publication et de mise en concurrence pour les achats innovants de moins de 100000 € HT.

Au quotidien, les services de restauration collective peuvent aisément utiliser des assiettes, verres, couverts, carafes et récipients réutilisables. La problématique du plastique à usage unique apparaît lors de l’organisation de repas à l’extérieur, tels que des pique-niques. 

La meilleure alternative est de privilégier l’utilisation de récipients et couverts compostables. Cette solution permet notamment de promouvoir une éducation des jeunes au compost. 

L’interdiction des bouteilles d’eau plate en plastique

Pour qui : les restaurants collectifs scolaires de la maternelle au lycée (dans les territoires desservis par un réseau d’eau potable).

Quand : Au plus tard le 1er janvier 2020

Lors de repas effectués dans la cantine, il est aisé de proposer des verres réutilisables, lavables, ainsi que des carafes. L’installation de fontaines permet de faciliter le service en limitant l’utilisation de bouteilles plastiques.

Lors de déjeuners à l’extérieur tels que des pique-nique, pour remplacer les bouteilles d’eau plate en plastique certains proposent des bouteilles, plus écologiques, mais très couteuses (Veganbottle, en résidus de canne à sucre et fibres de lin, des pépins de pommes et des noyaux d’olive, 100% biodégradable et recyclable.)

Le choix idéal reste de distribuer aux enfants des gourdes réutilisables afin de les sensibiliser à la pollution plastique. Le coût est important au départ, mais largement rentabilisé.

L’interdiction des contenants alimentaires en plastique

Pour qui : les restaurants collectifs scolaires et universitaires et les crèches

Quand : Au plus tard le 1er janvier 2025. (1er janvier 2028 pour les collectivités territoriales de moins de 2000 habitants).

Afin de remplacer les contenants alimentaires de cuisson/réchauffe et de service, d’autres options sont envisageables et notamment les barquettes en inox. Elles sont plus saines notamment vis-à-vis du risque des perturbateurs endocriniens. Les premiers retours de la part des enfants et des adultes accompagnants sont très positifs, la présentation dans les plats en inox est valorisée, même sur un meuble de distribution bain-marie d’une ligne self, et très appréciée par tous (Siresco). 

Toutefois, la suppression de l’utilisation de contenants en plastique dans la restauration scolaire implique de lourdes transformations pour les personnels. Les oppositions et contre-arguments sont les suivants :


  • Le surcoût à l’achat : Parfois, le remplacement de l’équipement et de la vaisselle s’accompagne d’un changement de fours, d’armoires et de l’achat d’équipement de lavages supplémentaires. Toutefois, dans d’autres cas les chariots et fours sont adaptés. Certains investissements en véhicules pour les transporter sont parfois nécessaires. 
  • Troubles musculo-squelettiques et nécessaire sensibilisation des personnels : les charges sont augmentées (1kg pour la barquette en inox contre quelques grammes pour les barquettes en plastique) et présentent ainsi des risques pour le personnel. Ceci est néanmoins compensé par un gain de productivité par la réduction des manutentions, des transvasements et du temps de conditionnement. Certains personnels affirment déjà qu’ils gagnent du temps, et que l’inox permet de servir plus de parts en même temps (l’utilisation de deux bacs en inox économise 5 barquettes en plastique) pour des repas qui gardent leur saveur et leur chaleur plus longtemps sans risque de faire fondre le plastique.
  • Analyses de cycles de vie : on note une diminution du volume des déchets constitué de barquettes plastiques (près d’1,5 million de barquettes plastiques sont jetées chaque année par la restauration scolaire). Néanmoins, l’utilisation de matériaux comme l’inox nécessiterait, selon les usages, un double lavage (à l’office et à la cuisine centrale, et il faut souvent gratter longuement pour retirer la nourriture accrochée). Enfin, la durée de vie de ces plats et récipients sont longues (5 ans), mais limitée. Ils doivent être périodiquement remplacés ce qui représente également un cout environnemental à prendre en considération.


Un travail avec des ergonomes doit encore être mené afin de revoir la chaîne de travail, les habitudes de chacun et l’équipement dans son ensemble. Mais, c'est, semble-t-il, le prix à payer pour une meilleure santé.

1/3 des déchets plastiques finissent dans l’environnement 

=

1 camion poubelle de plastique déversé dans l’Océan chaque minute. 

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